Laetitia Marcangeli | Chant | Chanteuse, docteur en littérature comparée, agrégée de philologie, auteur, traductrice et spécialiste de poésie grecque, formée au piano classique, Laetitia Marcangeli s’est produite dans différents ensembles (Kyclos, aElla), a collaboré avec des compositeurs et musiciens grecs tels que Photis Ionatos, Dora Stalidou, Nikos Papadogiorgos, et a été invitée de nombreuses fois à chanter la partie de voix soliste traditionnelle dans le Stabat Mater de Karl Jenkins (sous la direction de Gérard Baconnais, de Stéphane Candat et de Jean-Marie Puissant).
Pierre Blanchut | Santour et arrangements | Compositeur, improvisateur, Pierre Blanchut a suivi un parcours artistique transversal qui l'a conduit du piano classique et du théâtre vers les musiques de l'Orient. Il s’est produit dans de nombreux lieux (Musée du Louvre, Institut du Monde arabe, Mucem à Marseille…) et festivals, parmi lesquels le Festival international de Musiques sacrées de l’Abbaye de Sylvanès (Aveyron). Il a également été invité en tant que soliste par l’Orchestre du Capitole de Toulouse pour une prestation à la Halle aux grains.
Timothée Tchang Tien Ling | Percussions orientales | Formé aux musiques du Maghreb et du Moyen-Orient, les rencontres, la curiosité et les projets musicaux le portent également vers les répertoires classiques et traditionnels de Turquie, de Grèce et des régions voisines, son amour du rythme, des mélodies et des chants tissant toujours le lien entre ces différents répertoires méditerranéens. Il fait partie de différents ensembles, tels que Tri Detsa (répertoire balkanique) et Kkam Kalo (musiques tziganes).
Raphaël Sibertin-Blanc | Violon, alto, kemençe | Après un cursus classique et une solide formation en jazz, notamment auprès de Didier Lockwood, Raphaël Sibertin-Blanc complète son approche de la musique en se tournant vers les musiques traditionnelles, intéressé par les possibilités de métissages qu’elles offrent. Particulièrement attiré par les musiques d’Orient et d’Asie mineure, il voyage en Turquie et en Grèce et s’initie, auprès des maîtres Derya Turkan et Sokratis Sinopoulos, à des instruments tels que le klasik kemençe – petit violon vertical originaire d’Istanbul – et aux répertoires traditionnels, populaires et savants, qui enrichissent aujourd’hui son travail de composition et de recherche sur l’improvisation.
Dans une perspective à la fois musicale et littéraire, l’Ensemble Myrtho, qui emprunte son nom au poème de Nerval, tente de relier musicalement et poétiquement l’orient et l’occident méditerranéens, tant par l’exploration et le réarrangement de thèmes traditionnels et de poèmes populaires de Méditerranée européenne, que par la remise en musique et en scansion d’une poésie parfois aussi ancienne que celle de Sapho (VIIe siècle avant J.-C.) ou des élégiaques latins (Ier siècle). Poésie d’amour populaire et savante, sérénades, anciennes légendes, contes chantés, thèmes épiques reprennent vie ainsi portés par les chants traditionnels de Grèce, de Corse, de l’Espagne séfarade et de France. Les langues latines y côtoient les sonorités plus rauques des dialectes grecs, les harmonies d’Europe occidentale se mêlent aux thèmes venus de la Mer Égée, qui tirent vers l’Orient et dansent sur des rythmes impairs.
L'Ensemble Myrtho déploie un répertoire de poèmes chantés, lyriques ou narratifs, traduits et introduits comme de brefs contes enchâssés. Choisis de manière à évoquer la variété d’émotions qui accompagnent le capricieux sentiment amoureux, les chants sont agencés de manière à construire une trame qui joue à la fois sur les thèmes issus du quotidien et sur la féerie, tout en invoquant certaines figures archétypales de la culture populaire européenne. Cette trame s’ouvre avec le thème de l’envoûtement amoureux et les invocations magiques à Aphrodite (Sapho, poème en grec ancien du viie siècle av. J.-C.), s’attarde avec un chant rêveur sur le vol d’une colombe qui figure l’aimée (traditionnel de Chypre), écoute les débats d’une mère et de sa fille sur le fiancé idéal (traditionnel séfarade) ; puis la parole est donnée aux hommes éconduits, victimes de belles infidèles (traditionnels corses) ; le thème du bal (danses grecques) prélude au calme qui entoure la Belle endormie, autre figure de la Belle au Bois dormant, ou au Rossignol que l’on invoque comme maître chanteur et maître d’amour (sérénades traditionnelles françaises, poème de Marot mis en musique sur une mélodie ancienne). Enfin, les vestiges d’une épopée sur le thème de Persée et Andromède transposé dans l’Europe chrétienne et médiévale, les combats contre le dragon pour délivrer la princesse (traditionnel grec) trouvent aussi leur place dans ce répertoire.